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1Monsieur, je vous advertis hyer des occurrences de ce costé par
2que je mis dans mon paquet ce que vous en escrivoyt monsieur de
4La Tivolière. Despuys, nest surveneu chose dimportance, si ce nest
5que lon pense avoyr decovert une demye trahison en ceste
6ville de quelques ungs des chevaux legiers, non de la compagnie
7du sieur Centurion, mès de ceulx qui alarent trover monsieur
8d’Ambrun. A cest heure, lon debat à qui seront les chevaux de
9ceulx qui sont prisoniers dont leur capitaine me vint hyer fère
10une alarme, mès je luyabregeay que cela nestoyt de mon
11gibier. Il me dit que tout chaut il aloyt vous trover. Je
12luy respondis que cestoyt voyrement à vous seul à en juger
13et que je n’avoys aultre à vous escrire par luy. Nous
14sommes en ung estrange temps. Quant à largent duquel
15mhavés touché ung mot par la votre du 17, jen ay conferé
16avec le sieur de Brigodières. Il me met en bon espoyr, voyre
17asseurance de filer jusques en avril. Il fault que je
18vous die, monsieur, que le roy a grande occasion de se
19contanter du devoyr qu’a faict le païs, je dis toutz estatz,
20et que si ceste guerre continue, il est raysonable que sa
21magesté degueyne son espée et ouvre sa bource,comme jà
22je vous hay touché dès Chambery. Je ne me veulx venter de rien,
23mès jay assés tesmoins quil y ha plus de deux moys que
24jay taché à metre ung ordre en ceste ville qui vous porroyt
25à une necessité relever de quelques forces. Je ne mousa
26venter den venir au bout, mays il ne tiendra en Moy. Je
27prieray sur ce le Createur
28monsieur, vous doner en santé heureuse et longue vie. De Grenoble,
29ce 21 de fevrier 1574.
30Ledit sieur de Brigodières mha bien faict quelque playnte, mès
31ce sera pour une aultre foys.
32Votre très humble et obeissant
33serviteur g de portes.